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On n’arrête pas le progrès.

Opinion du Dr Goubella Ahmed, Trésorier du MoDeS, parue dans le Journal du Médecin.

« ... Par des boucles nouvelles et inattendues, nous finissons nous-mêmes par dépendre des choses qui dépendent de nous. Là, risques et chances croissent aussi vite que notre omnipotence ». (Michel Serres)

Les progrès réalisés ces 30 dernières années dans le domaine de l’informatique ont très rapidement mené à un questionnement sur son utilité et son usage par la profession médicale. (1)
A l’heure actuelle, il est difficile de considérer l’informatisation des soignants et des dossiers médicaux autrement que pour ses avantages réels en ce qui concerne l’accès à une information complète et rapide, permettant une plus grande efficacité de la prise en charge. Gain de temps dans la consultation du dossier médical, amélioration dans la gestion des rendez-vous, accès aisé aux résultats d’examens complémentaires divers et gain de place, autant d’éléments qui ont révolutionné la pratique médicale.

La communication en ligne de mire.

La généralisation du partage d’informations via les réseaux santé et l’envoi immédiat de rapports et protocoles via des systèmes sécurisés comme Medibridge sont également au cœur de la prise en charge moderne du patient, avec pour ambition une meilleure articulation entre les différentes lignes de soins. L’informatique joue dans ce contexte parfaitement son rôle de liant communicationnel, améliorant de ce fait l’efficience de la prise en charge.

La machine au service de l’homme

Perçue comme une adaptation à l’air du temps, l’informatisation touche désormais la prescription, désormais également électronique. Pour en favoriser la généralisation, elle sera rendue obligatoire en 2018. L’annonce de ce pas supplémentaire vers le tout informatique a vu se lever quelques boucliers.
Les inconvénients évoqués inhérents à cette dernière évolution sont nombreux. Plusieurs de nos confrères se sont alarmés, y compris par voie de presse, du caractère obligatoire de ce changement. En effet, non familiarisés avec la télématique, ils considèrent comme une entrave à leur liberté que la prescription informatique leur soit imposée. Certains envisagent même le renoncement à leur pratique par peur de passer plus de temps à l’usage de la machine qu’au chevet du malade.

Pour une transition douce

La levée de boucliers au sein d’une frange de la profession et la peur exercée par la nouveauté sont compréhensibles. L’avenir est à l’informatisation, c’est inéluctable. Néanmoins, la réalité du terrain pousse à une transition progressive ; il y va de la couverture médicale de certaines zones déjà dépeuplées. Avec le futur en ligne de mire, et un usage adéquat et maximal des avantages apportés par l’informatisation, parce qu’on n’arrête pas le progrès...

(1) Jamoulle, Marc. "Information et informatisation en médecine générale." Les informa-g-iciens (1986): 193-209. 


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