Opinion du Dr Goubella Ahmed, Trésorier du MoDeS-Cartel, parue dans le Journal du Médecin
La profession médicale est bientôt amenée à choisir ses représentants au sein du dispositif particulier de gestion de l'assurance maladie, qui passe par une concertation entre les autorités, les médecins et les mutuelles. En découlera sa présence dans divers organes de concertation ayant trait aux soins de santé, dont la Commission nationale médico-mutualiste (CNNM) où les accords entre les parties sont négociés.
La représentation n'a pas été de tout repos ces dernières années ; la concertation a en effet été malmenée par l'exécutif à coup de décisions économiques brutales et unilatérales. Souvenons nous de la saga, fin 2016, concernant les économies réalisées sur l'indexation des honoraires. Elle a mené les représentants syndicaux de la profession médicale à monter au créneau et dénoncer l'Accord national médico-mutualiste 2016/2017, non respecté par les autorités. Le modèle de concertation a tremblé sur ses bases. Il aura fallu des soirées et des nuits de négociation et de réflexion au sein de la CNNM et en dehors pour aboutir à un nouvel accord.
D'autres dossiers, impactant directement le quotidien des médecins sont "sur la table" et nécessitent une vigilance permanente, qu'il s'agisse entre autres de la réforme du financement hospitalier, la création de réseaux hospitaliers, le déploiement des postes médicaux de garde ou le financement des maisons médicales. Tant en médecine générale que spécialisée, être représenté permet d'impacter sur le modèle de soins que nous voulons proposer pour l'avenir, d'influer sur une meilleure articulation entre les différentes lignes de soins et sur la façon dont nous voulons travailler.
Il est néanmoins alarmant de voir qu'au fil des années, un désintérêt progressif quant à la défense professionnelle s'installe au sein des nouvelles générations, comme en témoignent les taux de participation en baisse lors des précédentes élections médicales.
Le taux de participation est pourtant une manière pour la profession médicale de se montrer en force, légitimant de la sorte sa présence comme contrepouvoir dans tous les processus décisionnels. Au-delà du choix de sa représentation, voter permet de montrer que l'ensemble de la profession médicale a la volonté de garder un réel pouvoir d'influence qu'elle a obtenu d'arrachepied.