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Le "Ras le bol" des MACS doit être entendu

Communiqué de presse paru le 20/05/2021 dans le journal Le Spécialiste.

Nous saluons l’effort réalisé en vue d’un accord en commission nationale paritaire médecin-hôpitaux après de longs débats. Un pas majeur vers un statut unique national, diminuant les inégalités de statuts décriés depuis déjà longtemps, a été franchi. Cet accord permettra une amélioration de la rémunération des médecins assistants spécialistes en formation (MACS) et surtout un contrôle par un organisme tiers du respect des limites de leur temps de travail. Des améliorations sont possibles mais il s’agit d’une bonne base pour des révisions futures.

Malgré ces avancées, le CIMACS a décidé de maintenir la grève contrairement à leurs homologues néerlandophones et nous en prenons acte. Certains éléments mis en avant sont pertinents, et cet accord ne résoudra pas toutes les problématiques relatives aux MACS. De nombreux combats sont à poursuivre à d’autres niveaux, notamment en matière de qualité des formations prodiguées par les maîtres de stages et autres confrères membres du cadre de formation. En cela, nous soutenons entièrement les revendications de nos jeunes confrères.

Nous partageons également le même constat quant à la logique actuelle de rentabilité accrue dans les hôpitaux, dont la pyramide de fonctionnement entraine trop souvent une exploitation des médecins en formation au détriment de la qualité de leur formation. Leur mobilisation dans les unités de soins COVID a par ailleurs nettement et malheureusement dégradé la qualité de l’apprentissage. Dès lors, le « ras le bol » des MACS concernant leur manque de formation et de supervision doit également être entendu.

Nous soutenons avec force toutes propositions allant dans le sens d’une amélioration de la qualité de vie des médecins spécialistes (qu’ils soient en formation ou non), pour une qualité de soins de santé optimale aux patients. La dénonciation de nos jeunes consœurs et confrères fait écho à la souffrance du médecin hospitalier en général. Il est nécessaire d’avoir une réflexion large sur les perspectives à venir, afin que le système n’implose pas. La pandémie COVID-19 a par exemple montré les limites du financement à l’acte dans sa mouture actuelle.

En tant que syndicat, il est nécessaire de pouvoir répondre à toutes les revendications de nos jeunes médecins :  ils façonneront en effet la santé de demain à tous ses niveaux, (opérationnel, organisationnel …). Chaque point à discuter possède son lieu de débat, au sein de différentes commissions, un système rendu encore plus complexe par la 6ème réforme de l’état. Et bien au-delà, le débat politique est essentiel, en regard des différents programmes de partis politiques plaidant pour une réforme de l’organisation des soins et de la qualité de vie des médecins.

Nous faisons de l’amélioration des conditions de travail de tous les soignants, y compris les médecins en formation, notre cheval de bataille. Nous espérons qu’une solution soit rapidement trouvée afin que les médecins de demain puissent s’épanouir dans l’apprentissage et dans le respect de leur vocation.

Nous saluons la mobilisation actuelle et ces combats devront continuer à être menés dans la durée. Si peu d’impact positif est à espérer en retournant à la table des négociations courante, nous porterons le débat à l’échelon politique pour des perspectives prometteuses à moyens et longs termes.

Pour le MoDeS, Zoé Pletschette et Arthur Poncelet


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